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 cette salle que vous connaissez ? Avez-vous entendu M. Quluet vous entre-
 tenir, dans son cours de littérature étrangère, de Frédegonde et de Brune-
 liaut ? Messieurs de l'Artiste, de grâce, permettez-nous de rire !
    Voulez-vous savoir maintenant comment on abuse de nos noms les plus
 célèbres. Lisez un feuilleton de la Presse où M. Henry Bertboud a mis si ridi-
 culement en scène noire Jacquard et vous verrez comment ce chroniqueur,
 à tant la ligne , arrange cette respectable figure , et combien les faits, les
 noms propres et les moindres détails sont tronqués (1). Ah! de grâce, M. Henri
 Bertboud, faites des contes fantastiques, mais laissez là nos célébrités et ne
leur prêtez pas, un langage et des manières qui n'ont jamais été les leurs. Si
 vous voulez peindre les mœurs et les usages de notre classe ouvrière, donnez-
vous la peine de venir les étudier et ne nous faites plus boire du cidre , car
celte boisson-là est inconnue chez nous. Arrière les touristes à la façon de
Dumas et de Stendhal !
    Nous finirons cette revue par une grande nouvelle à laquelle vous ne
croirez peut-être pas : M me Girard, la Reine des Tilleuls, a répandu avec pro-
fusion un mémoire par lequel elle nous apprend que son trône chancelle et
qu'il est sur le point d'être emporté par une révolution.... du sol. Il est ques-
tion, en effet, de la part de l'autorité, de raser son établissement et de rendre
à la circulation un emplacement qui en a été disirait. Mme Girard prétend
avoir moralisé les Tilleuls, si malfamés depuis J. J. Rousseau jusqu'à l'épo-
que où elle est venue y poser sa tente pleine d'ombre et de fraîcheur. Elle
reclame, en raison de ce service , la bagatelle de 30,000 francs. Les âmes
charitables sont priés de souscrire. 11 y a un notaire chargé de recevoir les
dons. On accepte tout , depuis un franc jusqu'à mille. Cette somme
de 50,000 fr. est destinée à payer les dettes de l'établissement et à indem-
niser les propriétaires. On ne peut se refuser à porter son offrande dans
l'intérêt des créanciers et de la morale. C'est vraiment de l'argent bien
 placé. Hàtez-vous, donc , âmes charitables ; car,
              11 faut des actions et non pas des paroles.
    P. S. Une bien triste nouvelle nous arrive : le docteur Bouchet a suc-
combé le 25, à cinq heures du soir, après une courte maladie. C'est une
grande perte pour notre ville. Nous ne pouvons, faute d'espace, que consi-
gner ici nos regrets; plus tard nous dirons tous les titres qui légitiment la dou-
leur de sa famille, de ses amis et de la cité.                        Léon B.
    La publication de LYON ANCIEN ET MODERNE, suspendue par les travaux du
jourdel'an, continuera avec une exactitude plus grande, à partir de janvier.
    — Il sera mis en vente, le 15 décembre, chez l'éditeur L. BOITEL et chez;
 les principaux libraires, deux petits volumes d'étrennes, en prose et en vers,
par MmeDesbordes-Valmore : le nom de l'auteur est la meilleure recomman-
dation que nous puissions faire du Livre des Mères et des Enfants. 2 vol. 6 fr.
    A la même époque, les amis de la poésie auront un beau recueil de vers
inédits d'AisiÉ DE LOT, sous le titre de Feuilles aux Vents. C'est un hommage
rendu à la mémoire de ce poète mort trop tôt et si malheureusement.
    Prix du volume, 6 francs. On souscrit chez l'éditeur, L. BOITEL.
    ERRATA. — Quatre mots défigurés dans l'article sur Martin Luther, de-
mandent à être rétablis. Ainsi pag. 549, lig. 23, au lieu de : anciennes idoles,
lisez : anciennes formes ; pag. 534, en note, an lieu de Ravetti, lisez : Rosetti;
pag. 558, lig. 5, au lieu de présentait, lisez : pressentait; pag. 362, lig. 27, au
lieu de "Warbrog, lisez : Wartburg.
   ( l ) Le manque d'espace nous oblige à renvoyer à notre prochaîne livraison une fort judi-
cieuse lettre écrite au Courrier de Lvon, au sujet de l'article de M. Henri Ecrthoud, qui avait
éli reproduit dans ce journal,