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362 vre dupe avec les fausses paroles de soumission de Luther, Et cependant le mal gagne ; la doctrine sur les indulgence» n'est plus qu'un prétexte ; Rome est attaquée : « C'est une Babylone déshonorée, une sentine de corruption et d'indignité; le siège où Léon X est assis surpasse en corruption et Baby- lone et Sodome C'est une fétide caverne de voleurs, wn lupanar de débauches, le trône du péché, de la mort et de l'enfer, et sa malice ne pourrait pas monter plus haut quand l'anlechrist y régnerait en personne ; » et de telles insultes, il les écrivait dans ses lettres même à Léon X (1519). Enfin Léon X se lève ; ému par la publication du livre de Luther .• De Liberlate christiana, il appelle autour de lui les lu- mières de l'église, il fulmine une éloquente bulle à laquelle Luther répond par des injures. Il faut que Charles V, catho- lique et dissimulé, vienne interposer son autorité, et mander l'hérésiarque à Worms, en lui accordant un sauf-conduit.Luther s'y rend, sans crainte, au milieu du peuple qui lui fait cortège et écoute sa puissante parole ; dans la route un prêtre de Naumbrog lui envoya un portrait de Savonarole ; il jura sur l'image du réformalenr italien de persister dans ses croyances. Il arrive, et loin de rétracter une seule des injurieuses diatri- bes qu'il avait publiées contre le pape, il les sanctionne par une discussion publique. Le 26 avril, il reprend le chemin de Wittemberg. Son retour est signalé par la publication d'un exposé de ses doctrines. C'était là une infraction aux ordres de l'Empereur qui lui avait défendu d'écrire ; ses jours sont en danger -, il se retire à Warbrog et consacre ses loisirs à des travaux littéraires. Quand Luther quitte cette retraite, la réforme prend un vol plus hardi ; elle devient un extrême désordre ; ses doctrines avaient envahi tous les esprits ; l'autorité et la tradition étant brisées, chacun avait interprété le texte à sa façon. Que de croyances faites et défaites en quelques jours : la polygamie, la communauté de biens, l'abolition des formes liturgiques, l'égalité politique et religieuse, le bris des images, l'inutilité de