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    Avec la même assurance , Septumanus se fait garant d'Apollon ,
dont les soins, comme on sait, ne se bornaient pas à la poésie et aux
beaux-arts, mais qui avait encore, avec son filsEsculape, le départe-
ment de la médecine : au nom do ce dieu , il promet la santé à ses
hôtes : (PROMITT1T) APOLLO SALVTEM. Les écrivains lyonnais
ne nous ont point appris où fut découverte cette inscription, et nous
savons encore moins dans quel quartier était située l'hôtellerie dont
elle formait l'enseigne; mais on peut voir ici avec Spon (1) une allu-
sion à la salubrité de l'antique Lugdunum, bâti alors principalement
sur les hauteurs qui dominent la rive droite de la Saône , lesquelles
ont encore, de nos jours, la réputation d'être la localité la plus saine
de la ville. Je n'oserais supposer, en l'absence de toute indication ,
que les médecins lyonnais eussent à cette époque la célébrité qu'ils
 ont si justement acquise dans des temps plus modernes ; ou bien que
les eaux minérales, qui, dans le quartier de St-Georgo, obtinrent subi-
tement, il y a quelques années, une vogue éphémère, fussent connues
 et fréquentées sous la domination des Romains, grands appréciateurs
cependant des eaux thermales, et qui ont laissé des vestiges de leurs
 établissements dans la plupart des lieux favorisés de cet avantage.
    Après les divinités tutélaires du négoce et de la santé, notre hôte
 fait aussi son programme, et il promet en son nom , ce qui était de
 son ressort, ce que les étrangers devaient chercher avant tout dans
 une hôtellerie, le logement et la table : SEPTVMANVS HOSPITIVM
 CVM PRANDIO. Je ne saurais douter en effet le moins du monde
 qu'il ne faille suspendre ici le sens, et non après le mot HOSPITIVM,
 comme l'a fait Dom Martin, qui renvoie les mots CVM PRANDIO
 au commencement de la phrase suivante , et suppose que les voya-
 geurs reçus chez Septumanus étaient obligés, ou invités du moins à
 porter leur dîner avec eux. Cette nouvelle erreur du savant bénédic-
 tin est une suite de celle que j'ai déjà relevée ; et je regrette de la
 trouver reproduite dans un ouvrage plein de mérite, sorti dernière-
  ment des presses de notre ville , sur un monument religieux bien
  cher à la piété des lyonnais (2). Si l'on admet, et la chose est de

   (1) Recherche des antiq. de Lyon, p. 155.
   (2) Notre-Dame de Fourvière, ou Recherches historiques sur l'autel lutélaire