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protection du cardinal que Cinq-Mars avait obtenu le poste de
maître de la garde-robe, et ce fut de son consentement que la
charge de grand-écuyer lui fut déférée. Le titre de M. le Grand
était alors ambitionné par cette haute domesticité royale qui
avait hérité des charges du système de la féodalité. C'étaient
de nobles services ! Le jeune de Cinq-Mars , puîné du marquis
d'Effiat, et enfant de quinze à seize ans , aimable , vif, pas-
sionné , volontaire , à la chevelure bouclée et attrayante , fut
donc placé auprès de Louis XIII, par Richelieu , comme une
distraction pour le roi, et comme un moyen de connaître les
plus secrètes pensées du monarque. M. le Grand, favori choyé
et compagnon de toutes les heures , finit par s'engager dans
cette vive et constante opposition de la noblesse et des partis
de cour. Le principal meneur était ce Gaston d'Orléans, frère
du roi, mauvaise tête, médiocrité Iracassière., qui jetait les
siens dans des routes où il les abandonnait ensuite lâchement,
après les avoir compromis.
   Un autre ennemi du cardinal-ministre , c'était François-Au-
guste de Thou , qui se rapprocha de Cinq-Mars et qui espérait
organiser avec lui un mouvement contre Richelieu. M. le
Grand , trop jeune encore , n'eût été premier ministre que de
titre et de nom ; le maniement des affaires serait passé aux
mains de de Thou, homme grave et sensé, fils de l'historien ,
et ami des parlementaires.
   Voilà comment M. Capefigue , dans son ouvrage sur Riche-
lieu , Mazarin , la Fronde et le règne de Louis XIV (1), expose
l'union de Cinq-Mars et de François-Auguste de Thou. Le
même historien , qui bien des fois , et notamment en cette
occasion, s'est éclairé de pièces inédites , raconte assez en
détail la fatale péripétie du drame. Il a rédigé son texte d'après
quatre relations diverses qui existent à la bibliothèque du roi,
et dont voici les titres :
   1° Extrait d'une lettre écrite de Lyon par un nommé Amiot,
(manuscrit).
  (1) Paris, Dufcy, 1836, 8 vol. ia-8". — Voir le tome Vf, pag. 105-124,