Revue du Lyonnais » série 1 - n°10 ( 1839 ) » pp.192

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ment est favorable, dit-ilA hâte-loi d'en profiter et n'oublie
pas que tu dois la vie à des vaincus.
   Oui, ne tarde pas davantage, reprit à son tour Méhémet ;
Ali va t'accompagner. Quant à moi, puissé-je bientôt quitter
ce monde ! Je n'ai plus d'autre désir, car un commencement
de civilisation se fait sentir autour des arabes, les mœurs
hospitalières s'en vont !
   Adieu donc, mon père, répondit l'officier, adieu, pense à
moi au désert. Mes compatriotes apprendront combien peu
d'entre eux seraient dignes de s'asseoir sous la tente d'un
barbare tel que toi.
   Et pensif il partit suivi du jeune arabe. Chemin faisant il
se parlait ainsi :1a leçon que je viens d'entendre a failli me
coûter cher. Bien voudrais-je que les critiques du bon vieil-
lard fussent toutes entachées d'exagération. Mais je ne sau-
rais me le dissimuler, s'il paraît avoir tort en quelques points,
trop souvent il a raison sur d'autres.
                                           Arthur GUILLOT.