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 •cessivemeiit le service de ce grade aux résidences de Bourges, Argenton, Dour-
dan, Lagny et Paris,
   Cette dernière mission dut le flatter beaucoup. MM. Perrouet et de Chézy,
l'un, premier ingénieur des ponts et chaussées, et directeur de l'Ecole; l'au-
îre, inspecteur-général et chargé spécialement de diriger les études scienti-
fiques des élèves, ne pouvaient plus, à raison de leur grand âge et des
importants travaux qu'ils .avaient à diriger, se livrer aux détails minutieux
et pénibles de l'instruction. Il leur fallait un collaborateur jeune et habile.
Prony fut désigné ; et dès lors on jugea qu'il hériterait un jour des vertus,
des talents et des fonctions des deux célèbres ingénieurs qui l'avaient investi
de leur estime et d'une confiance bien méritée.
   Dans la position heureuse et exceptionelle où il se trouvait, il eut de fré-
quentes occasions de rédiger, sur les travaux dont les projets élatent sou-
mis à l'administration un grand nombre de rapports qui sont classés dans nos
archives, et qui peuvent être considérés comme d'excellents traités sur
l'art et la science de l'ingénieur. Plus tard, et toujours sous les ordres de
Perronet, il fut adjoint aux ingénieurs chargés de diriger la construction du
pont monumental de la Concorde à Paris, et du pont élégant de Sainte-
Maxence, sur l'Oise.
    Le 21 août 1791, on le nomma ingénieur en chef à Perpignan. Cette ré-
sidence, qui l'éloignail trop de Paris, ne lui aurait pas permis de suivre avec
 autant de facilité sa vocation prononcée pour les profondes méditations de
 la science. Il lui importait de rester au foyer des lumières.
    A cet même époque, un roi de douloureuse mémoire, Louis XVI, voulut
faire entreprendre le cadastre général du royaume. Il convenait de mettre
 à la tête de cette création nouvelle un homme joignant à une pratique
exercée la haute théorie des opérations trigonométriques. Sur la présenta-
tion de M. de la Millére, alors chargé de l'administration des ponts et chaus-
sées, le ministre du roi qui avait le portefeuille des contributions publiques;
M. Tarbé, nomma Prony directeur du cadastre vers la fin de 1791. Cet in-
génieur en a toujours conservé la plus vive reconnaissance. Je dois à cette
circonstance l'origine des relations d'amitié dont il voulait bien m'honorcr
 et dont je cherchais à le dédommager par le plus respectueux attache-
 ment.
    Le directeur du cadastre s'entoura d'habiles calculateurs auxquels il ad-
joignit ensuite plusieurs autres géomètres, choisis dans les meilleurs rangs
de l'Ecole polytechnique. Il posa largement les bases de ce grand travail ;
mais bientôt le secours de la scieuce devint moins nécessaire : les travaux,
restreints à de simples combinaisons de finances et à l'assiette exacte de la