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100 de fusion de tous les intérêts en un seul se fait déjà plus vive- ment sentir, sans qu'il y ait eu jusqu'ici possibilité de déra- ciner ou d'abattre les égoïsmes opposants. Tel est l'état du présent, que tout homme de conscience et de cœur ne peut sérieusement repousser la nécessité des associations ; pour ce motif, Souveslre est venu mettre son talent au service de la cause humanitaire. Cet écrivain nous a dit le but vers lequel il tendait, et le mot d'association s'est plusieurs fois trouvé clans ses lignes ; mais, nous l'avons vu plus haut, il y avait là deux parties larges et distinctes à traiter. La p r e - mière comportait la mise en évidence de causes irrésistibles, la seconde devait être l'exposition du mode d'application du principe. Souvestre, dans l'Homme et l'Argent, fournit la moi- tié de la lâche, et, par ce seul fait, il prend l'engagement d'accomplir l'autre partie. Le fera-t-il ? Nous ne saurions en douter, car si la carrière est difficile à parcourir, sa ferme volonté, sa jeunesse et sa force lui permettront de briser les obstacles, et d'aplanir la course à ceux qui veulent le suivre. Pour le moment, je n'ai à juger que la peinture de notre siècle, et, je m'empresse de l'avouer, j'ai cru voir se nuan- cer la vie sous des couleurs trop vraies, j'ai cru toucher les acteurs de ce drame émouvant et terrible, j'ai souffert leurs souffrances, et je me suis demandé si j'avais bien été la dupe d'un tableau de fantaisie ou le témoin de la réalité. Afin d'expliquer mes hésitations au lecteur, je voudrais bien pouvoir l'initier à tous les mystères de ces existences que Souvestre fait poser dans l'Homme et l'Argent, mais je ne puis que demander à ma mémoire la rapide analyse d'un ou- vrage, lu depuis bien des jours. Sur les côtes de la Bretagiîe existe une vallée riante et so- litaire, où Severin est venu abriter et sa femme et sa fille. Severin, avant cette fuite du monde, avait connu l'aisance que procure l'industrie, mais il s'était vu ruiner par la con- currence d'un riche capitaliste, et, s'éloignant du lieu de son désastre, il avait arrangé sa vie loin de toute rivalité; là , ses