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                               Dâ
langue des affaires ait fait de l'histoire un enseignement.
Un peu plus tard, Bodin écrivait en langue vulgaire
son traité de la république.
    Qu'y a t-il de significatif dans ses faits ? Jusqu'alors le
monopole de la littérature sérieuse appartenant à la lan-
gue latine. C'était la langue de la théologie, de la phi-
losophie scolastique, de la jurisprudence; elle servait
d'interprète a t o u t ce que l'on possédait alors de scien-
ces divines et humaines. Mais, quand après l'expulsion
des français, la nationalité française se caractérise de plus
en plus et s'assied solidement sur ses bases, quand le peu-
ple, s'élevant sur les ruines de la féodalité, commence à
compter dans la nation ; la langue du peuple et de la
bourgeoisie prend rang à son tour 3 Villon et Commines
paraissent sur la scène.
    La littérature indigène, n'eut été la révolution qui s'o-
péra au XVI e siècle, avait encore un bel avenir devant
elle. Il est assez difficile de déterminer les ressources
 que, isolé et abandonné à lui-même, l'esprit français au-
rait pu puiser dans son propre fonds. Néanmoins, s'il
en faut juger par ses premiers essais, il paraît s'être
restreint à un petit nombre de genres. Il est plus vif
qu'étendu, il a plus de bon sens que de philosophie. On y
 remarque un admirable instinct de détails, mais point
de vues élevées. Ces qualités auraient pu lui venir avec
le développement ultérieur des institutions politiques.
 Mais on ne lui en laissa pas le temps et l'on ne peut
 nier que ce qu'il y a de grandeur et de noblesse dans
 la langue française, que les genres les plus élevés de no-
 tre littérature ne soient des acquisitions faites à l'antiquité.
Quoiqu'il en soit, la littérature indigène paraissant, com-
 me nous l'avons dit, sortir de l'ornière de la poésie ro-