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390 BALTHAZAR-JEAN BARON poche des artistes. Que ses foutes, — si elle en a commises, •— que ses fautes lui soient légères ! Membre de la Commission des Musées, Baron était étroi- tement lié avec le peintre Thierriat, conservateur. Celui-ci prisait très haut le talent de son ami le graveur, trop haut peut-être : car, dans une lettre que j'ai sous les yeux, il n'hésite pas à l'égaler à Rembrandt. Tant il est vrai qu'il est difficile de rester dans la mesure lorsqu'on veut compli- menter un artiste ! Les témoins de sa vie disent que Baron était d'un carac- tère vif et enjoué et que sa conversation, toujours intéres- sante, était recherchée. .« M. Baron était très bon », ajoute une aimable femme qui, dans sa jeunesse, l'a connu et qui garde à sa mémoire un véritable culte : M lle Céline Giraud, héritière d'un nom qui figure avec honneur dans la liste des imprimeurs lyon- nais d'estampes. C'est chez son père que Baron, présenté par Paul Saint-Olive, a fait tirer un grand nombre de ses planches. Mlle Giraud possède plusieurs des dessins originaux de son vieil ami. Certes, il devait être bon, de cette bonté qui gagne les cœurs et se les attache. C'est le témoignage que lui ont rendu tous ceux qui ont parlé de lui, et un exemple, emprunté à sa vie intime, suffirait à le démontrer. Sa fille aînée avait épousé Lecocq, professeur à l'Ecole vétérinaire, plus tard directeur. La jeune femme mourut à la naissance d'un premier enfant. Le gendre ne cessa de porter une affection filiale à son beau-père, affection bien désintéressée, car Baron, trompé par l'associé qu'il s'était donné dans sa maison de commerce, dut subir une liquida- tion désastreuse. Lorsque l'époux, veuf de Mlle Baron, voulut convoler en