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36 AUGUSTE BRIZEUX poète portant ce nom, mais Norbert, Victor ou Paul — ont communiqué gracieusement à M. Lecigne toutes les Lettres qui devaient l'éclairer : il n'y a que celles adressées par Brizeux à E. Guyesse, son compatriote, et à Saint-René Taillandier que M. Lecigne n'ait pas pu connaître, et c'est regrettable, surtout pour ce qui concerne la mort du poète. Malgré cette lacune, M. Gustave Allais ( i ) , l'un des juges de M. Lecigne, estime « définitive » la partie historique de son livre et complètement établie la biographie du poète. Le critique, en M. Lecigne, est à la hauteur de l'histo- rien. 11 a su éviter l'écucil du « panégyrique à outrance » et apprécier très équitablement les qualités et les défauts de Brizeux, sauf que, tantôt il l'appelle un « grand poète », pages 21 et 492, et tantôt il ne voit en lui qu'un « peintre d'esquisses » de « vignettes », avec une incurable « indigence d'imagination ». Toutefois, il fait aimer Brizeux et la Bretagne. Aussi l'Université de Rennes a-t-elle fait un- excellent accueil à la thèse de cet homme du Nord, qui a su prendre l'âme et la plume d'un Breton pour mettre en relief la physionomie douce, grave et mélancolique, de cet •enfant de la terre aux' genêts d'or et à la lande fleurie. Nous sera-t-il permis de dire, après M. l'abbé Lecigne, quel homme et quel poète fut Auguste Brizeux, auquel appartient la Bretagne, comme le golfe de Naples à Lamar- tine, le Berry à Mme Georges Sand, les Alpes à Victor de Laprade et la mer à Joseph Autran ? (1) Revue à 'hisloire 'littéraire de ta France, 15 juillet 1898, p. 487.