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442       VOYAGE A LYON DE FRANÇOIS VINCHANT

par le candide voyageur sont encore des documents à leur
manière. Vinchant ne les a pas inventées; il a écouté ce
qui se disait autour de lui, sur les grands chemins et dans
les auberges, et ces fables deviennent ainsi un témoignage
de la créance populaire.
   C'est à la fin de l'année 1609 o u a u commencement de
 1610 que Vinchant arriva d'Italie par la route de la Savoie
et du Dauphiné. Avant d'entrer dans notre ville, il eut à
traverser la « Forest de Lyon », une forêt « fort remplie
 de bois » et très mal famée. J'avoue humblement que je ne
sais rien de cette forêt, qui aurait en ce temps-là couvert
la plaine du Dauphiné aux abords de Lyon, non plus que
de ces parties de chasse que Charles IX y aurait faites pen-
dant son séjour à Lyon, 611.1564 (1).
    Vinchant ne tente aucune description de la ville; il faut
 encore moins attendre de lui des observations sur la société,
les mœurs, le commerce. Mais il dit son mot sur l'étymo-
 logie de Lugdunum. Il aime surtout à colliger des légendes,
 des « faits divers », qui ont ce charme de paraître
coupés dans un bon vieux journal de trois siècles. On ren-
contre aussi dans son livre des choses qui ne sont pas sans
 intérêt pour l'histoire.
    On remarquera le souvenir donné à Cornélius Agrippa,
 cet homme hors nature, extraordinaire même dans un siècle
qui a vu tant de génies étranges, grandement suspect
d'accointances diaboliques, charlatan effronté ou fanatique
 convaincu. Le voyageur ne manque pas de rappeler le


  (1) Abel Jouan n'en dit rien dans son Recueil et discours du voyage du
'Roy Charles IX. Paris, 1566, in-8°(Bibl. de Lyon, Recueil vert, t. 67).
— Une autre édition a été publiée à Lyon la même année par Benoît
Rigaud,