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         UN MANIFESTE DE L ' É C O L E TRADITIONNELLE       347

Duchesne compte toujours en lui un adversaire irréductible.
   Quel est donc le point précis du débat entre l'érudit de
Valence et l'éminent directeur de notre Ecole de Rome ? Il
s'agit de déterminer, le plus approximativement possible,
l'époque de l'évangélisation des Gaules et de fournir une
date à l'organisation des diocèses, constitués au moins avec
les deux éléments essentiels, c'est-à-dire un évêque et un
troupeau, répandu entre des limites fixes et certaines.
   Mgr Bellet, zélateur et porte-parole considéré de l'école
qui se nomme elle-même traditionnelle, voit dans nos pre-
miers missionnaires des disciples immédiats de Jésus-Christ;
pour les divers sièges qui se réclament de cette haute anti-
quité, il soutient que leui's fondateurs ont été, la plupart
au moins, contemporains de la prédication en Galilée, de
l'Ascension et de la Pentecôte. Il accepte de cette sorte
Maximin pour Aix, Martial pour Limoges, deux des soixante-
douze; dans Arles et dans Vienne, il installe Trophime et
Crescent, compagnons de saint Paul ; il place Sergius
Paulus, le proconsul de Césarée, à Narbonne ; Lazare, le
ressuscité de Béthanie, à Marseille ; Denis, le membre de
l'Aréopage athénien, à Paris, et quelques autres, honorés
comme les maîtres de leur foi, dans les plus notables des cités
gallo-romaines, de Toulouse à Besançon, de Nantes à Metz,
à Bourges et à Clermont.
   Dans l'autre camp, M. Duchesne n'a jamais professé vis-
à-vis de ce système de conversion de nos aïeux une estime
aveugle ; si glorieux qu'il ait été pour eux, si utile qu'il soit
pour notre édification et pour les développements oratoires
de nos prédicateurs, l'illustre membre de l'Institut a, dès la
première heure, ressenti à son endroit une défiance tenace et
féconde en ëpigrammes acérées. La publication des Fastes épis-
copauxde l'ancienne Gaule, qu'il a entreprise et dont le second