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ARCHÉOLOGIE ET ARCHITECTURE 26l curiosité, sans application pratique, et qu'elle doive être laissée dans le domaine spécial des amateurs qui, en défi- nitive, ne peuvent que soulever ou effleurer les questions qui s'y rattachent. Certes, non; et je dis sans hésiter que l'architecte doit être versé dans l'archéologie; je dis même que cette science lui est indispensable et ce n'est pas sans juste raison que M. Courajod faisait, dans une conférence de décembre 1888, un chaleureux appel au concours des architectes, consi- dérant les connaissances techniques comme indispensables à la plupart des problèmes qui se posent à l'archéologue devant une oeuvre d'art et notamment d'architecture. Les connaissances archéologiques n'ont-elles pas trouvé, en effet, leur application la plus naturelle, la mieux justifiée et la plus utile dans les travaux de restauration et de restitution où la science et la pratique s'allient si étroite- ment ? C'est ainsi que grâce à l'érudition et à l'habileté de grands maîtres de notre époque nous pouvons mentionner hau- tement comme exemple, indépendamment d'un très grand nombre d'édifices religieux: Les restaurations du château de Blois, )) » du château de Pierrefonds, » » de l'hôtel de Jacques-Cœur à Bourges » » de la ville vieile et des remparts de Carcassonne, etc., etc. ; Et tout récemment même du Palais de Justice de Gre- noble. C'est une chose qui nous semble bien naturelle actuel- lement, que celle d'établir ou compléter les édifices dans le style et l'esprit de leur création.