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                    JOANNON DE SAINT-LAURENT                          X
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qui nous ont laissé des descriptions du même genre comme
l'auteur du Temple de Cébês ( i ) et Philostrate de Lemnos,
en ses Tableaux de plate peinture (2), Joannon de Saint-
Laurent entreprend-de dévoiler l'allégorie qu'a voulu figurer
Siriès et sous le titre, un peu trop pompeux, d'Epistetno-
technodicée, ou Cause des Sciences et des Arts, il s'étend dans de
longs commentaires sur les divers groupes qui entrent dans
la composition de cette oeuvre sans pareille. Prenant à un
point de vue différent le sujet de l'Académie des Sciences,
traité jadis par le célèbre graveur Sébastien Leclerc (3),
Siriès nous montre la Science, aujourd'hui négligée au
profit de la Musique et des musiciens (4). — A cet effet,
il représente très ingénieusement sur son camée une sorte
de théâtre, où la musique ayant l'aspect d'une divinité
fastueusement vêtue, trône à la première place, tandis que
les génies des Sciences et des Arts libéraux y sont repré-
sentés, tout nus, reconnaissables seulement à leurs attributs.



   (1) Le Tcviple de Ceins, d'après un dessin de N. Vleughels, gravé
par C. Cochin.
   (2) Les Images ou Tableaux de plate peinture (description d'une galerie
de tableaux peut-être imaginaire) ont été traduits au commencement du
XVIF siècle, par Biaise de Vigenère. Paris, l'Angelier 1615, in-folio.
Ils sont accompagnés de très belles gravures qui figurent ces tableaux
d'après la description.
   (3) Sébastien Leclerc eut un fils qui fut directeur du Séminaire de
Saint-Irénée de Lyon. (Delandine Manuscrits de la Bibliothèque de
la ville de Lyon, t. III, p. 513.)
   (4) Un publiciste distingué de nos jours, M. Albert Sorel, a fait la
remarque qu'à la fin du XVIIIe siècle « l'Autriche n'enfantait que des
musiciens, et ne montrait d'entraînement que pour le plaisir. » L'Europe
et la Révolution française. Les Mœurs politiques et les traditions.
Paris 1885, p. 458.