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298 CHRONIQUE DE SEPTEMBRE gard, Parthénon, Pyramides, Saint-Sépulcre, écrite par un historien pénétrant, un fin lettré, un catholique ému en face de ces grandes œuvres. Quel charme de parcourir, avec M. de Beauregard, ces terres illustres, ces villes fameuses et de revivre avec lui depuis les siècles des Pharaons jusqu'à l'épopée de Bona- parte ! J'ai parlé de Bonaparte ; l'Amateur, d'autographes vient de publier une lettre très curieuse de l'abbé Chardon, qui réunit en 1823 ses souvenirs sur Joseph et Lucien Bonaparte, qui firent, avec leur aîné, leurs classes au collège d'Autun. Us y arrivèrent au début de 1779. Napoléon qui n'avait que neuf ans et demi, ne fut que pendant trois mois l'élève de l'abbé Chardon, temps qui lui suffit pour apprendre le français de façon à converser convenablement dans cette langue. « Il avait beaucoup de dispositions, dit l'abbé Chardon, comprenait et apprenait facilement. Quand je lui donnais une leçon, il fixait sur moi ses xegards avec la bouche béante. Cherchais-je à récapituler ce que je venais de lui dire, il n'écoutait plus ; lui en faisais-je des reproches, il me répondait d'un ton impérieux : « Monsieur, je le sais. » Ne reconnaît-on pas à ce trait le caractère de l'Empereur ? Joseph était aussi fort intelligent, mais assez paresseux. Bon garçon au surplus, complaisant et honnête, et capable de travailler pour faire plaisir à ses maîtres. « Son caractère était doux, prévenant, reconnaissant. Aimant ses camarades, protégeant ceux que l'on cherchait à contrarier, jamais je n'ai vu en lui de germes d'ambition ; son naturel gai, mais tranquille, n'annonçait aucune disposition pour le genre de vie auquel on l'a destiné. Et c'est ce qui me fait soupçonner qu'on l'a fait roi malgré lui. »