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258 ARCHÉOLOGIE ET ARCHITECTURE pression. Mais elle n'est point parfaite. Ses nombreuses et successives modifications le montrent bien. Disons plus : eût-elle été parfaite dans son temps que ce ne serait point une raison pour que nous dussions l'adopter telle quelle. Les hardis et puissants contreforts, par exemple, et les curieuses gargouilles, qui sont des éléments si caractéristiques de cette architecture, ne laissent-ils rien à désirer sous le rapport de la commodité ? Et irons-nous nous exposer à lutter contre les lois de voirie et d'hygiène, ou à ne faire de ces éléments de construction qu'un décor à effet, alors que la sincérité est une des conditions essen- tielles dans les arts et tout spécialement dans l'architec- ture...? Et puis, considérons les choses sous un autre point de vue. L'architecture est, en définitive, un art collectif, qui exige l'intervention, la coopération de nombreux intermé- diaires. N'oublions pas que, au Moyen Age, des corporations puissantes s'étaient formées, jalouses de leurs plans et de leurs procédés, et que pendant un assez long temps des clercs, abbés, moines affiliés aux établissements ecclésias- tiques, ont composé des confréries (fraternitates), prenant le titre de francs-maçons, secondés par des privilèges et jouissant même de certaines indulgences. Qu'est devenue leur méthode de travail ? Admettons que, aujourd'hui l'architecte très entendu en archéologie soit assez habile pour reproduire avec fidélité et sentiment le monument qu'il a voulu prendre pour type. Mais, remarquez-le bien, c'est toujours en dessin : il n'exé- cute pas son œuvre ; il lui faut des intermédiaires ; ce sont les tailleurs de pierres, les sculpteurs, les peintres.