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ARCHÉOLOGIE ET ARCHITECTURE 2)9 Or, peut-on supposer que les praticiens et les artistes auront eux-mêmes assez étudié l'archéologie pour que l'exécution ait précisément le caractère et la physionomie de l'époque à reproduire ? On peut affirmer que non. Et y a-t-il grand mal à cela ? Faudrait-il pour être conséquent dans l'imitation de l'époque choisie, celle du douzième au treizième siècle, par exemple faire à tl'imaigene, de la sculpture ou delà peinture avec une naïveté puérile qui ne serait qu'un caprice d'ar- chaïsme. « L'homme n'est ni bête, ni ange » a dit Pascal, « et le malheur, ajoute-t-il, est que lorsqu'il veut faire l'ange il fait la bête. » Il faut donc rester soi-même vrai et sincère. Faire de la naïveté imitée, quelquefois, comme de la maladresse à dessein, n'est-ce pas simplement absurde ? Pour l'architecture civile, on rencontrerait bien d'autres difficultés devenant même des impossibilités si l'on vou- lait arriver à une imitation exacte. Et dans quel but tous ces efforts ? Nous ne pouvons avoir la téméraire pensée de tromper les générations futures. Quoi que vous fassiez, n'y aura-t-il pas toujours et for- cément quelque détail, ne serait-ce que d'ameublement, d'éclairage qui trahira ainsi l'époque et montrera l'anachro- nisme ? L'archéologie peut devenir complice de grandes bévues. Ainsi nous pouvons rappeler ce qui se passa au Parlement anglais en 1852, lors de l'inauguration de la salle des Com- munes si splendidement bâtie dans ce style gothique parti- culier à l'Angleterre. Le président ne se gêna pas pour dire que la ventilation