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138                      AUGUSTE. BRIZEUX

 • 11 est vrai que ce dernier, après avoir déploré la perte de
la foi dans l'âme du poète, montre comment Brizeux dans
les Bretons, dans les Histoires poétiques, revient, sinon au
christianisme, du moins « à ses riants symboles », au
«lait des paraboles », dont « son cœur faible a besoin'».
Un jour, passant auprès des maçons qui construisent une
école dans son village, il leur donne de religieux conseils :

      De l'église du bourg sondez les fondements ;
      La foi, la paix du cœur en furent les ciments.
      Dix siècles ont passé sur le saint édifice.
      Donc, pour bien affermir la nouvelle bâtisse,
      C'est peu du granit dur et c'est peu du mortier,
      Et c'est encore trop peu des règles du métier.
      Maçons, si vous voulez que votre blanche école
      Ne tombe pas au vent comme un jouet frivole,
      Dès la première assise, à côté du savoir,
      Mettez la foi naïve et l'amour et l'espoir.

  Comment ne pas admirer encore ce tableau dé l'île
d'Hëdic, dont tous les gens


dans l'ombre son manque de foi ? M. l'abbé Lecigne y revient souvent;
seulement, il fait remarquer avec raison que les idées religieuses de
Brizeux se modifient, à partir de 1831,. dans un sens de plus en plus
orthodoxe. Celui qu'il appelait son « ancien Dieu » redevient simple-
ment « son Dieu ». Dans l'édition de 1831, l'auteur de Marie disait de
Jésus :
             Philosophe essènien, amoureux des symboles,
  Dans l'édition de 1836, il dit :
             Tel qu'un sage d'Asie, amoureux des symboles.
  Le P. Chervoillot n'aurait-il pas dû tenir compte de cette évolution
de la pensée de Brizeux, si bien notée par M., l'abbé Lecigne ?