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                         SAINT NIZIEK                         95

fatigues, ni avec le danger ; il est partout où sa présence est
utile, ses exhortations agréables, ses aumônes nécessaires.
Mais si la charité le guide, son esprit surnaturel ne relâche
rien de ses inspirations familières ; il ne quitte le chevet des
moribonds que pour s'agenouiller au pied des autels;
pendant des nuits entières, il y verse d'abondantes larmes
capables de fléchir les plus légitimes colères; il s'offre lui-
même comme victime, il supplie que ses ouailles soient
épargnées et il voudrait détourner sur sa tête toutes les
horreurs de l'épidémie et toutes ses calamités.
   Se rappelant ce que l'archevêque de Vienne avait fait,
dans des conjonctures aussi terrifiantes, et combien les Roga-
tions solennelles, qui précèdent l'Ascension, avaient obtenu
de merveilleux résultats, il en établit des secondes au com-
mencement de novembre, aux jours dangereux de l'automne,
touchant à son terme, et il demanda à un concile d'en sanc-
tionner le maintien perpétuel. L'institution n'a pas survécu,
comme celle de saint Mamert; mais si peu qu'elle ait duré,
elle témoigne que, dans cette circonstance comme dans
toutes les autres de sa carrière laborieuse, le prélat fut préoc-
cupé de sauvegarder les intérêts, la santé, la prospérité de
ses concitoyens, et qu'il tint à associer de plus en plus indis-
solublement les bénédictions divines à la sécurité de cette
terre, la grâce à nos épreuves, le sourire céleste au bien-
être matériel. Il citait à propos les assurances de l'apôtre
saint Paul et il lui plaisait de se persuader que la religion
n'est pas une ouvrière inactive de la paix et de la fortune
sociales; ses promesses, qui regardent surtout l'éternité,
ne sont jamais tout à fait étrangères aux labeurs et aux
récompenses d'ici-bas.
   Il se rencontra un jour où le père dut céder la place au
juge et instruire contre deux de ses disciples, devenus ses