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                      AUGUST1-   BRIZËUk                        47
     Silencieux men Mrs, fantômes de la lande,
     Avec crainte et respect dans F ombre je vous vois ;
     Sur nous descend la nuit ; la solitude est grande;
     Parlons, ô noirs granits, des choses d'autrefois...

Et le poète s'indigne contre la civilisation moderne, qui tue
le passé.

     Adieu, les vieilles mœurs, grâce de la chaumière,
     Et l'idiome saint par le barde chanté, .
     Le costume brillant qui fait l'âme plusfiêre...
     L'utile a pour jamais exilé la beauté.

     O Dieu qui nous créas ou guerriers ou poêles,
     Sur la côte, marins, et pâtres dans les champs,
     Sous les vils intérêts ne courbe pas nos têtes ;
     Ne fais pas des Bretons un peuple de marchands.


    J'ai vu, par l'avarice cnmncs et vieillis,
    Des barbares sans foi, sans cœur, sans espérance,
    Et, l'amour m inspirant, j'ai chanté mon pays:

     Vingt ans, je l'ai chanté ! Mais si mon œuvre est vaine,
     Si chez nous vient le mal que je fuyais ailleurs,
     Mon âme montera, triste encor, mais sans haine,
     Vers une autre Bretagne en des mondes meilleurs.

  Après cette éloquente protestation, il signe mélancoli-
quement ses lettres : « Mon ombre ».U part pour Mont-
pellier et va mourir le 3 mai 1858, chez M. et Mme Saint-
René Taillandier. C'était mourir dans les bras de l'amitié,
mais non pas, hélas! dans les bras de la religion, s'il est vrai
que la veille de sa mort, exaspéré par un article de Louis