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                      DANS L'ANCIEN FOREZ                       369

faire valoir la quittance en question de 138 livres du
10 juin 1764. Notre affaire est donc entièrement finie à
Montbrison ? ou s'il appelle du tout, avant la sentence défi-
nitive ? Le peut-il donc*? Et ayant déclaré en justice,
comme vous avez eu la bonté de m'écrire, qu'il n'entend
point vouloir se servir de la quittance de 80 livres, peut-il
donc tout de même appeler de la sentence qui renvoie
d'instance les mariés Chavand et Denis?
    « Comme l'huissier de Montbrison ne m'a remis la copie
que près de huit jours après qu'il paraît me l'avoir signifiée,
j'ai craint qu'on eut dessein de prendre à Lyon un défaut,
faute de présentation, contre nous, et j'ai sur le champ
envoyé à Lyon pour cotter un procureur; mais il est sans
défense, tous nos titres étant encore à Montbrison. C'est
pourquoi j'aurais l'honneur, Monsieur, de vous prier d'avoir
la bonté de remettre ou faire remettre remettre au présent
porteur les titres qui nous sont nécessaires à Lyon, avec un
mot d'éclaircissement sur cette affaire, ainsi qu'à ma pré-
sente lettre. Poussez, nous vous prions, cette affaire, vous
renouvelant la fin de ma dernière réponse.
  « J'ai l'honneur d'être, en toute confiance et avec beaucoup
de considération, Monsieur, votre très humble, etc. (1). »

   Si vives que fussent les craintes du vénérable ecclésias-
tique, elles étaient néanmoins un peu chimériques. La jus-
tice est boiteuse, a dit un satirique latin, il lui est malaisé
de courir; M. Peillon, qui savait sans doute son Horace,
l'avait oublié, autrement il se fût rassuré. Une surprise n'était
pas à redouter ; il avait devant lui tout le temps nécessaire


  (1) A Monsieur Dutroncy, procureur ez-cours du Forez, à Montbrison
(Archives paroissiales).