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                    DANS L'AKCIEN FOREZ -                   367

    La déclaration de M. Simon Parisis est inventée d'un
bout à l'autre; elle est l'œuvre d'un impudent et mala-
droit faussaire. Les juges cependant, dans l'audience du
4 février 1782, ne s'empressent pas d'en convenir ; sans se
prononcer d'une façon catégorique sur la pièce elle-même,
ils admettent le prévenu à faire la preuve que les 138 livres,
dont elle annonce le versement, ont été réellement
employées aux réparations du clocher, rebâti à cette
époque. Donc, nouveaux délais, nouvelles enquêtes et nou-
velles plaidoiries en perspective.
   Quel conseil reçut alors Maligeay? A quel sentiment
obéit-il? Est-ce qu'il entrevit l'échec inévitable et définitif,
et pour y échapper, désira-t-il des juges moins prévenus
contre lui ou moins éclairés? Quelques-unes de ces raisons,
ou toutes ensemble peut-être, le persuadèrent d'éluder une
prochaine audience, àMontbrison,et de la sentence, rendue
par le lieutenant du bailii de Forez, quoiqu'elle ne lui ait
pas été exclusivement désavantageuse, il en appela au Pré-
sidial de Lyon.
   Intérieurement aussi le rusé compagnon se flattait de
fatiguer ses adversaires ; il escomptait la lenteur des débats,
les complications de l'éloignement, l'inattendu de son évo-
cation à une juridiction supérieure. Cette illusion, si elle
traversa son esprit, dura peu. Ce que nous savons de l'abbé
Peillon nous le montre d'une énergie peu commune, iné-
branlable dans ses résolutions, très peu accessible au décou-
ragement, très peu touché des difficultés, quand sa personne
seule était en jeu. Reconnaissons, aussi bien, que son peu
délicat paroissien n'avait rien négligé de tout ce qui était
capable de porter sa patience à bout et de lui enlever la
moindre velléité de conciliation. Un ministre de Dieu doit
sans- doute, beaucoup moins que d'autres, écouter les