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332 LE PRIEURÉ DE LA BRUYERE guides à l'usage de ceux qui préfèrent à la rapidité des chemins de fer,la jouissanc; du beau spectacle qu'offre pen- dant la belle saison, le magnifique panorama des collines du Beaujolais. Ces guides ne manquent pas de signaler au voyageur l'antique ville d'Anse, ville romaine qui a vu, dans les premiers siècles de l'Eglise des assemblées d'évêques réunis pour délibérer sur les plus graves intérêts de la reli- gion, mais ces guides ne parlent pas de notre monastère de Notre-Dame de la Bruyère. C'est cependant en face d'Anse, sur la rive gauche de la Saône, qu'il était situé. A quelques centaines de pas au'nord du bourg de Saint- Barnard très près des bords de la Saône, s'élève à une certaine hauteur, une jolie maison de campagne, isolée, coquettement encadrée dans un berceau de verdure. C'était là qu'habitaient jadis les religieuses de la Bruyère et, le propriétaire actuel M. Lecourt, ancien notaire de Lyon, conserve précieuse- ment, dans l'ancien cloître, les quelques restes échappés aux ravages du temps et aussi aux caprices des hommes. Le site semblait bien s'harmoniser avec la vie contemplative des filles de Saint-Benoît. Au pied de leur monastère une rivière calme portait silencieusement ses eaux au fleuve impétueux, qui les entraînait vers la mer. N'était-elle pas l'image de cette vie paisible de mortification et de prière dont tout le mouvement tendait à l'éternité. Au levant, les collines très rapprochées paraissaient inviter à l'oubli du passé tandis qu'au couchant un immense amphi- théâtre, fermé par les montagnes du Beaujolais, derrière lesquelles disparaissaient les derniers rayons du soleil, rap- pelait qu'aux saintes occupations de chaque jour il fallait constamment associer la pensée de ce divin soleil qui ne se couche jamais.