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                   FÉODALITÉ ET VASSALITÉ                  317

 une civilisation avancée de féconder l'esprit de famille,
 deux partis furent adoptés :
    En premier lieu la création des offices donnés en fiefs
 (sénéchal, maréchal, etc,).
    En second lieu, l'envoi des fils du vassal auprès du suze-
 rain.
    Ainsi se peupla et s'anima l'intérieur du château.
    On vit, en même temps, se développer un fait d'origine
 ancienne : la chevalerie.
    Avant l'invasion, quand les jeunes Germains atteignaient
l'âge d'homme, ils recevaient solennellement dans l'Assem-
blée de la tribu le rang et les armes des guerriers : c'est
Tacite qui nous le dit,
    Ce fait se perpétue, après la conquête. On en trouve de
nombreux exemples. Charlemagne en personne ceint de
l'épée son fiis, Louis-le-Débonnaire. Celui-ci opère de
même à l'endroit de Cliarles-le-Chauve. Au xi e siècle, la
même cérémonie s'accomplit dans le château féodal, quand
le fils du seigneur et des vassaux élevés là, parvient à l'âge
d'homme.
   Telle est l'origine de la chevalerie.
   Celle-ci consiste dans l'admission au rang des guerriers,
dans la remise solennelle des armes et des titres de la vie
guerrière. C'est, en somme, la continuation des usages
germains et.une conséquence des relations féodales. En
principe, ce n'est pas une institution nouvelle, mais son
caractère reçut une modification profonde, une espèce de
transformation sous la double influence du clergé et de la
poésie.
   L'Eglise s'en empara pour lui imposer une consécration
religieuse. Elle en fit une sorte de sacrement. Elle lui traça
des devoirs moraux, comme de défendre la veuve, les