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                    DANS L'ANCIEN FOREZ                     307

rent de leur ténacité à exiger les actes eux-mêmes et à ne
s'être pas contentés de la transcription trop sommaire à
laquelle on leur conseillait de se tenir, tandis que Maligeay
et ses partisans ne pouvaient manquer de s'attendre à un
premier sérieux échec, dès que seraient mises au jour leurs
ruses déloyales. La lumière en effet éclata au premier
examen tant soit peu attentif. Le représentant des fabriciens,
immédiatement édifié, n'eut aucune peine à démontrer les
incorrections, les substitutions, les suppressions opérées
dans les copies, qu'un clerc surnuméraire avait trop rapide-
ment ou trop habilement relevées. Reprenant alors un à un,
dans leur teneur et leur intégrité, les documents en litige,
appuyant sur les explications et les réserves qu'ils énonçaient,
montrant que chacun d'eux formait un arrêté de compte
précis et ferme, il renversa l'échafaudage, plus que léger et
chancelant de son collègue ; ce qu'il avait en effet nommé
le compte par échelle, tel qu'il l'avait laborieusement déve-
loppé, n'avait dès lors aucune raison d'être; il s'évanouis-
sait en fumée.
  Mais ce n'était encore là qu'une réponse générale ; un fait
autrement grave avait été découvert et la supercherie, soup-
çonnée dès le début, signalée même par deux ou trois
vagues allusions, n'était plus niable, on venait d'en éventer
çà et là de flagrants effets ; il importait d'en saisir immé-
diatement les juges. De ces divers billets en effet, tenus
avec tant de discrétion dans l'ombre, dont les uns étaient
sous seing privé, les autres par-devant notaire, au moins
un, le plus considérable, conservait les traces de surcharges
évidentes, de grattages et d'additions plus que suspects,
subrepticement tentés par une main criminelle.
  Daté du 26 du mois de janvier 1751, paraphé de Jean
Denis, pour la somme de 14 livres, grâce à un remaniement,