Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
280                       LA COMPLAINTE

                  Sur la place de la Platière
                  Ainsi que sur celle d'Alboti,
                  On peut aller en camion
                  Ou en bateau, si l'on préfère
                  En rue on voit se croiser
                  Le marin et le cocher.

  En présence d'un si grand malheur, des prières publiques
sont décidées :

                  L'archevêque du diocèse
                  Fait chanter au Dieu d'Abraham,
                  Ad coercendam aquam,
                  Peu à peu le fleuve cesse,
                  La Saône a bientôt cessé
                  De creuser au port Charlet.

   Une moralité s'imposait : l'auteur n'a pas cherché à
l'esquiver :
                  Rendons actions de grâce
                  Aux décrets de l'Eternel
                  Et, en un jour solennel,
                  Prions-le pour qu'il nous fasse
                  Arriver sans accident
                  Au grand jour du jugement.


   Quatre ans auparavant, l'accident arrivé au puisatier
Dufavet avait déjà déchaîné la verve des faiseurs de com-
plaintes de notre région.
   Surpris par un éboulement en creusant un puits sur le
territoire de la commune de Champvert, proche la Demi-
Lune, Dufavet est précipité à 62 pieds de profondeur, il
reste enseveli pendant quatorze jours et ce n'est qu'après des
efforts inouïs qu'on parvient à l'arracher à une mort certaine.