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254               ACTION DE LA FÉODALITÉ

qui ont conservé le mieux le principe du régime romain,
présentent l'aspect le plus aristocratique. La démarcation
entre les bourgeois et les seigneurs est moins profonde que
dans le Nord. Les bourgeois du Nîmes, Montpellier, Arles,
Beaucaire, avaient le droit d'être créés chevaliers aussi bien
que les seigneurs féodaux=

   Au commencement du xive siècle, le Tiers-Etat progresse.
Les communes s'affaiblissent et perdent de leur indépen-
dance municipale. A cela trois causes :
   Tout d'abord la centralisation des pouvoirs féodaux. La
commune en face du seigneur qui lui avait accordé ses pri-
vilèges ou sur lequel elle les avait conquis, aurait pu lutter
et se maintenir. Mais après l'absorption des petits fiefs par
les grands, toute lutte devint impossible. La commune dut
céder au plus fort.
   En second lieu, le patronage du roi et des grands suze-
rains. D'après le principe féodal, on demandait justice du
vassal au suzerain. Invoqué par les communes, ce principe les
perdit, en appelant une intervention puissante, en initiant
le roi à leurs affaires, en l'accoutumant à une suprématie
qui devait ruiner leur indépendance.
   Enfin, la discorde intérieure des villes qui, poussée à
l'extrême, nécessitait l'intervention étrangère pour réprimer
les masses, les échevins ou la population.
   La liberté s'achetait au prix de la sécurité.
   En Italie, où le régime municipal avait la force et la gran-
 deur d'un gouvernement, la liberté politique succomba faute
 de pouvoir donner la sécurité sociale, et l'aristocratie s'em-
 para de ces républiques remuantes : voyez Venise, Gênes,
 Florence.
    La commune périt par la force d'un adversaire trop