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244 ACTION DE LA FÉODALITÉ guerriers uniquement et sans autre caractère. Pépin y joint un caractère religieux, étranger aux croyances nouvelles, sans connexion avec celui en vertu duquel régnèrent les Mérovingiens. Charlemagne entreprend de redonner à la royauté franque, le caractère de royauté impériale. A cet effet, il lutte contre le pouvoir féodal, avec un succès perpétuel. Sous son successeur, les relations des hommes libres avec le roi, en même temps que l'autorité royale s'affaiblissent. La hiérarchie féodale finit par triompher. De tous les carac- tères de la royauté, il n'en reste qu'un seul et bien faible : le caractère religieux nouveau. Pendant ce temps, les institutions aristocratiques ont prospéré. La souveraineté domestique est devenue plus complète et plus absolue, car l'esprit de famille qui s'y asso- ciait jadis a disparu pour faire place à la force. Le patronage du chef s'est aussi transformé. A l'ascen- dant du guerrier ont succédé les droits du suzerain sur ses vassaux. Au point de vue féodal, l'inégalité s'est développée. Les possesseurs de fiefs sont plus inégaux entre eux que les guerriers. Et leur condition de propriétaires les isolant, le suzerain peut les dompter plus facilement. Sous le rapport territorial, le principe aristocratique a quelque peu faibli. Il y a toutefois assez d'inégalité foncière, « la terre étant passée dans un assez petit nombre de mains, pour former un régime très aristocratique. Telles sont les phrases progressives de la féodalité. Elle fut complètement formée à la fin du Xe siècle.