Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                      ANTOINE DU YERDIER                     I7I

   Mais du Verdier est avant tout un érudit. Non pas de
première marque ; comme a dit Scaliger, ce n'est qu'un
semidoctus ( i ) . il connaissait les langues anciennes et les
langues modernes qui, avec le français, passaient pour
littéraires : l'italien et l'espagnol ; il écrivait dans un latin
élégant ; il « sçavoit tous les livres », avait touché à toute
science, avait des lumières de toute chose. Mais son éru-
dition était plus en surface qu'en profondeur : l'érudition
d'un lecteur infatigable et d'un vulgarisateur. Il l'a ver-
sée en ses écrits avec une facile abondance, et l'a revêtue
d'une langue assez pesante, un peu paresseuse, mais qui,
au demeurant, vaut bien celle qui s'écrivait communément
alors. Reste sa Bibliothèque, livre à part, qu'il est juste
d'estimer, non par son mérite absolu, mais par les inap-
préciables services qu'elle nous rend tous les jours, et
qu'elle rendra jusqu'au moment où cinquante bénédictins
associés nous auront; enfin donné ce que nous attendons
encore, l'inventaire complet de notre littérature nationale.

                                                REURE.




  (1) Scaligeriana, 1669, p. 337.