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102            LES CAUSES DU SIEGE DE LYOM

Nioche, présents aux événements du 29 mai, avaient fait
cause commune avec la Municipalité et se trouvaient enve-
loppés dans sa défaite. Mais ceux-ci ne furent pas inquiétés,
et- les nouveaux administrateurs de la ville se hâtèrent
d'adresser à la Convention une longue lettre, pour lui ren-
dre compte de ce qui s'était passé. Ils protestaient de leur
inviolable attachement et de leur soumission au gouverne-
ment. Ils juraient de maintenir l'intégrité et l'inviolabilité de
la République. Ils disaient n'avoir pris les armes que pour
résister à l'oppression qui pesait sur la ville depuis six mois
et pour empêcher des projets homicides.
    Il se passa alors un fait singulier. Afin de se renseigner
sur le caractère des troubles qui avaient ensanglanté Lyon,
la Convention envoya dans cette ville plusieurs députations
de commissaires extraordinaires, dont les rapports furent
contradictoires, les uns donnant raison aux Lyonnais, les
autres les accusant de vouloir rétablir la royauté. La Con-
vention ne sut d'abord que faire et jusqu'au 13 juillet, date
du décret qui ordonna à Kellermann de marcher contre
Lyon, pendant six semaines/la situation resta ce que l'avait
faite la journée du 29 mai.
    Des publications récentes ont apporté de nouvelles
lumières sur les événements qui précédèrent le siège. Le
Recueil des actes du Comité de Salut Public et de la correspon-
 dance officielle des représentants en mission, publié ces dernières
 années, par M. Aulard, sous les auspices du Ministère de
 l'instruction publique, contient les rapports des commissaires
 envoyés à Lyon et fait connaître la cause des hésitations de
 la Convention et de sa lenteur à commencer une vengeance
 qui devait être pourtant si terrible.
     La première justification des Lyonnais auprès de la
 Convention leur vint d'où ils ne l'attendaient pas. Les deux