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9.8               LES CAUSES DU SIEGE DE LYON

    Au jour, le club central se réunit en grand secret. Il
envoie des commissaires à la prison de Roanne demander
au guichetier si la guillotine est en bon état et lui ordonner
de la remettre à la première réquisition. Puis, Châlier fait
jurer aux six cents clubistes présents de ne pas trahir le
secret de ce qu'ils vont entendre et déclare qu'il est urgent
de former au plus tôt un tribunal populaire pour juger révo-
lutionnairement ceux qu'il appelle aristocrates, royalistes,
Jeuillantins, modérés, égoïstes, richards, et citoyens inutiles
de la caste sacerdotale. La motion est acceptée. On discute
seulement si on placera la guillotine sur la place des Ter-
reaux ou sur le pont Morand. Cette dernière proposition
 l'emporte, comme plus expéditive en faisant du lit du fleuve
le cimetière des suppliciés. Quelques assistants effrayés de
 ce qu'ils entendent courent prévenir le maire, Nivière-Chol,
 dont le nom est en tête de la liste de proscription. Le bruit
 se répand bientôt dans la ville de ce qui se trame contre
ses habitants. Les sections de la garde nationale se réunis-
 sent et leur attitude énergique fait comprendre aux amis de
 Châlier qu'ils doivent pour cette fois renoncer à leurs pro-
 jets, mais plusieurs mois devaient encore s'écouler avant
 que leur chef eut à rendre compte de ses criminelles tenta-
 tives.
    Les jours suivants, le maire ayant démissioné, des élec-
 tions eurent lieu et Nivière-Chol fut renommé contre le
 parti jacobin. Il y eut à cette occasion une manifestation
 armée de la garde nationale contre Châlier qui fut hué et
 menacé. Quatre mille gardes nationaux des quartiers du
 Port-du-Temple, de la rue Neuve et de Bellecour s'empa-
 rèrent de l'Arsenal. Ce fut le premier acte de résistance
 ouverte des Lyonnais contre la Révolution terroriste.
      Cette attitude leur valut bieutôt la visite des commissaires