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                         LETTRES DE L'ÉCOLE NORMALE                   é)




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                                         Vendredi le 16 avril 1841.


                MES CHERS PARENTS,


    Si vous avez pleuré de joie en m'écrivant cette lettre
 bénie, je n'ai pas eu moi non plus les yeux secs en la lisant.
 Si nous doutons maintenant que Dieu nous aime, nous
 serons bien coupables, ce sera nous refuser à l'évidence la
 plus complète. Aussi, je le bénis de toutes ses bontés, et
quand je pense à leur nombre et à leur importance, je sens
mon coeur saisi d'une reconnaissance et d'un amour
qu'augmente encore le vif sentiment de ma faiblesse. En
même temps je suis bien reconnaissant pour ces hommes
généreux dont il fait ses instruments pour mon bonheur, et
les bons services de M. de Verna m'ont tout à fait touché.
Qu'ai-je fait, bon Dieu, pour qu'il pense à moi et qu'il
cherche à m'être utile ? Remerciez-le, je vous prie de ma
part et assurez-le de mon dévouement.
   Je verrai donc Mgr de Bonald dans quelques jours. Il y a
longtemps que je désirais l'approcher, et j'étais loin de
penser que le bon Dieu me donnerait si tôt ce bonheur. Je
le prierai quand le moment sera venu de me demander
pour le collège de Lyon s'il croit que j'en sois digne, ce
serait pour moi un bien grand bonheur de me trouver si
tôt sous la direction d'un prélat si éminent par sa sainteté.
Dans presque toutes les villes il y a lutte ouverte entre le col-
lège et l'archevêque, nos pauvres universitaires sont presque
  X " 1. -   juillet 1S97.                                       5