Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
 3é        SOUVEKIRS LYONNAIS ET DOMINICAINS

    « Dans la perspective du théâtre, sur l'autel dressé au-dessous
 de la chaise de saint Pierre, esloit exposé un très beau tableau du
 Bienheureux avec un ange qui luy montroit la bataille de Lépante.
 Cette peinture estoit attachée immédiatement sous la chaise de
 saint Pierre, qui par sa disposition et par les ornements, qu'on y
 avoit ajoutez, semblait luy servir d'une précieuse couronne, dont
 l'or augmenloit la majesté et la richesse, et aux costez sur le
 mesme autel on voyoit les magnifiques statues des quatre
 docteurs de l'Eglise, avec l'image du Bienheureux au milieu. »
    A l'heurefixéele patriarche Colonna en habits pontificaux
 sortit de la sacristie et précédé de tout le clergé se rendit à
 la chapelle du Saint-Sacrement, puis à l'autel des Saints
 Apôtres, et enfin au fauteuil à gauche de l'autel. Lorsque
 les cardinaux eurent pris place, le Rme Père Passerini, pro-
 cureur général des Frères-Prêcheurs, s'avança vers le car-
 dinal Brancacci, préfet de la Sacrée Congrégation des Rites,
 lui présenta le bref de béatification et supplia Son Eminençe
 d'en ordonner la publication.
    « Un des commissaires de Saint-Pierre, monté sur un
échafaut, fit à haute voix la lecture du Bref; ensuite de quoy
le patriarche Colonna s'estant rendu entre le diacre et le
 sous-diacre au pied de l'autel, il y déposa sa mitre et com-
mença le TeDeum, q ui fut continué par une excellente musique.
Alors un voile, qui couvrait l'image du Bienheureux, ayant esté
levé, ledit patriarche Colonna, tous les cardinaux et prélats, le
clergé et le peuple luy rendirent leurs respects à genoux ; et en
mestne temps le tableau de ce Bienheureux, qui estoit au dessus de
la grande porte de l'église, fut pareillement découvert; et l'on
entendit tant dans la grande place de Saint-Pierre qu'à
l'entour de toute l'église les fanfares des trompettes, le son
des tambours et les décharges de plusieurs pièces d'artil-
lerie, ainsy que des boètes et des mortalets, qui publièrent
au loin l'allégresse publique de cette béatification—