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28 LE BIBLIOGRAPHE les huit années environ pendant lesquelles du Verdier appointa des contribuables récalcitrants ne furent pas per- dues pour les lettres. Il imprima enfin, en 1573, la Prosopographie achevée et mise au net depuis longtemps, en prépara une seconde édition (1), et entreprit deux ouvrages nouveaux. Les doctes et subtiles Responces de Barthélémy Tagio, publiées en 1577 à Lyon, chez Barthélémy Honorât, ne sont qu'une traduction de l'original italien. L'ouvrage est, du reste, agréable au moins par sa variété. Taegio, répondant à des lettres réelles ou fictives, donne à ses amis ^des espèces de consultations sur l'amitié, la vieillesse, la fortune, l'honneur, l'art militaire, l'alchimie, la musique, la peinture et sur vingt autres sujets. L'envoi d'Antoine du Verdier à Belle- forest, « ornement de la langue françoise », nous apprend que du Verdier écrivait alors et se disposait à donner sous peu au public un autre livre qu'il voulait dédier à Monsieur de Ronsard. C'est sans doute un de ceux que du Verdier a cru devoir laisser manuscrits, car aucun de ses ouvrages imprimés n'est dédié à Ronsard. Il donna la même année, à Lyon, chez le même éditeur, Les Diverses Leçons suivant celles de Pierre Messie (2), avec une pompeuse dédicace à Messire Anne d'Urfé, bailli de Forez, datée de Valprivas, 11 mars 1577. L'ouvrage publié d'abord en cinq livres, mais qui s'augmenta progressi- vement de trois autres, eut tout de suite un grand succès, et fut souvent réimprimé jusqu'en 1643, soit seul, soit avec (1) Cette seconde édition ne parut cependant qu'après la mort de l'auteur, en 1603, et par les soins de son fils. (2) Pedro Mexia ou Messia avait publié à Séville, en 1542, sa Silva de varia hccion.