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                       DES TERRES NOBLES                         399

savons que lorsque Marie Cléberg, fille de Jean Cléberg et
de Pelonne Bonzin, et épouse de Théodore de Châlon,
revendit cette terre, en 1625, à Jacques Moyron, avocat
en la sénéchaussée de Lyon, ce fut au prix de 55,000
livres (21).
   Ajoutons enfin qu'en 1564, Claude, baron de Montagny,
vendit la seigneurie de Mogneneins, à David Cléberg, fils
de Jean, qui la revendit, en 1594, à Claude Trellon, avocat
en la sénéchaussée et présidial de Lyon (22).
   Mais de tous nos commerçants lyonnais, celui qui se
rendit acquéreur du plus grand nombre de terres seigneu-
riales, fut Jean Camus.
   Jean Camus appartenait à une ancienne famille originaire
d'Auxonne. Son premier auteur connu est Nicolas Camus,
capitaine et maire perpétuel de cette ville. Son fils, Mau-
rice, alias Geoffroy, fut maître d'hôtel du duc de Lorraine,
et son petit-fils, Pernet Camus, aussi capitaine et maire
perpétuel d'Auxonne (23).
   Jean Camus, fils de Pernet, vint dès le commencement
du xvie siècle s'établir à Lyon, où il acquit une grande
fortune dans le commerce de l'épicerie. Il fut ainsi l'un des
marchands-épiciers qui signèrent les ordonnances du gra-
beau ou grabelage, le 3 avril 1519 (24). Nous le voyons



   (21) Archives de la Charité. B. 165.
   (22) Guichenon. Hist. de la souveraineté de Dombes. I, 108.
   (23) Archives de la Cour d'appel de Lvon. Insinuations. Vol. 122,
fol. 175. — Mss. de Guichenon. VIII, n° 33. — XXIII, n° 46. —
XXVI, n» 35. — Courtépée. Description du duché de Bourgogne.
II, p. 425-
   (24) Archives municipales. Registres consulaires. Ann. 1519. — Le
grabeau était un droit qui se levait à la douane, au profit du Consulat,