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242 UN ÉPISODE LYONNAIS en Dauphiné près d'Auberive, sa jonction avec les troupes du sénéchal. Quelques jours devaient suffire à la petite armée royale, si heureusement grossie des compagnies de Villandrando, pour débarrasser Auberive (8), Azieu (9), Pusignan (10), des garnisons orangistes qui s'y trouvaient, pour délivrer les prisonniers, presque tous Lyonnais, qui gémissaient dans les salles basses de chacun de ces châteaux, en attendant que leur famille payât la rançon exigée d'eux. Après quoi, les Français s'avancèrent jusque sous les murs du fort du Colombier, à une lieue seulement de la petite ville d'An- thon, où se trouvait le gros des forces bourguignonnes. Le même jour, 9 juin, le prince d'Orange, venant de Bresse, entrait en Dauphiné par le bac d'Anthon pour (8) 29 mai. On trouva au fond de la tour d'Auberive plus de trente malheureux retenus durement prisonniers, quia ea qua ab eisdem pete- bantur solvere non polerant. Ulysse Chevalier*. Documents inédits sur le Dauphiné, p. 320. Processus super hisultu, (9) 2 juin. Toute la garnison fut massacrée ou noyée par représailles, le prince d'Orange ayant fait passer au fil de l'épée, lorsqu'il s'était emparé de cette place, tous les Dauphinois qui s'y trouvaient. Poncet. Essai historique sur la baronnie d'Anthon. D'après la relation officielle, au contraire, les prisonniers de Pusignan eurent la vie sauve. (10) 9 juin. Surpris dans cette place, le savoyard Varambon eut, paraît-il, l'impudence de dire aux capitaines français, qui lui repro- chaient de suivre la « damnée querelle » du prince d'Orange : « Faites bien aiguiser vos éperons et ceux de vos gens, parce que vous en aurez bientôt besoin pour fuir devant nous. Nous l'avons déjà fait faire, répliquèrent les Français, et bien l'apercevrez à la chasse que à vous et à votre maître et à ses gens donnerons bien briefment. » Qua verba, spiritu divino propheiizata die dominicd immédiate sequenti fnenint vérifi- ai ta. Processus super instiltu, p. 324.