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                             LES



   Rêveries d'un Songe-creux


         »N jouit d'un exercice quand on s'arrête et qu'on
         )se repose, d'un voyage quand on l'a fini et qu'on
         trentre chez soi. Pourquoi ne serait-ce pas après
la mort que l'on jouit de la vie ?


   Au lieu de crier sans cesse à Dieu : « Montre-toi,
prouve-nous ton existence », les vrais amants de la divinité
lui savent gré de son obscurité et de son mystère, comme
les vrais amants d'une femme lui savent gré de sa pudeur.


   Pour beaucoup d'esprits il n'y a de sursum corda que par
la foi religieuse et dans la foi religieuse, et ce sont proba-
blement les plus heureux, comme ceux pour lesquels il n'y
a eu d'amour que par et dans le mariage.
     N°   >. — M » ; 1S91.                           ?•$