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                              MERCRUY                           315
   La voie qui passait par Grézieu et Saint-Bonnet-le-Froid,
connue sous le nom de chemin des maçons, était une voie
 secondaire ; elle abrégeait, il est vrai, la distance, mais elle
montait à une altitude supérieure à 700, soit à près de
 300 mètres plus haut que le petit plateau de Mercruy.
   A l'appui de l'opinion que nous venons d'émettre, nous
ferons observer que, presque partout, les autels ou sanc-
tuaires élevés en l'honneur de Mercure, avaient été établis
sur des lieux élevés. Il en a été ainsi, indépendamment du
Puy-de-Dôme, au sommet du Donon, et sur le mont de Serre,
comme à Montmartre, qui a porté, à l'origine, le nom de
mont de Mercure (Mercori Mons), avant que le souvenir du
martyre de saint Denis et de ses compagnons (Rustique et
Eleuthère), lui ait fait donner son nom actuel {Mons
Martyrum (5).
   Plusieurs chartes du Cartulaire de Cluny font aussi
mention d'un mont de Mercure {Mons Mercurt), situé dans
l'ancien comté du Lyonnais (in comitaiu Lugdunensi (6).
M. Brouchoud place ce mont de Mercure près de Serezin
(Isère) (7). Nous croyons, au contraire, que cette déno-
mination doit s'appliquer à notre Mercruy.
   Dans tous les cas, ce nouvel exemple, emprunté à notre
territoire lyonnais, suffit pour démontrer combien était
répandu, en Gaule, le culte de Mercure qui, d'après le
témoignage de César, était le dieu le plus vénéré des
Gaulois.
                                                  F. GABUT.


  (5) Glasson. Hist. du droit et des institutions de la France. I. 131. —
Grégoire de Tours. Édit. Guizot, t. II. p. 463.
  (6) Cartul. de Cluny, ch. 246 et 1411.
   (7) Brouchoud. Le tumulus de Solaise et Vager Octaviensis. (Congrès
archéolog. de France, 46e session tenue à Vienne en 1879), p. 181.