Revue du Lyonnais » série 5 - n°11 ( 1891 ) » pp.434

 434            RÊVERIES D'UN SONGE-CREUX.
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   Vous reconnaîtrez les moments d'inspiration et d'en-
thousiasme, les mouvements généreux qu'on doit suivre, à
cela que dans ces moments, il vous semble que vous mour-
riez facilement.
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  Formule de l'indécision :
  Les grands partis m'effrayent : pourquoi ferais-je de
demain l'esclave d'aujourd'hui ?
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   Ici-bas, il faut consentir à être victime, mais non pas à
être dupe.
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   Mieux valent les blessures du dehors que les piqûres du
dedans ; un ver au cœur de l'arbre lui fait plus de mal que
la grêle ou la neige sur son écorce, une souffrance au foyer
domestique nous est infiniment plus pénible que bien des
luttes au dehors.
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   Tous les divertissements que l'homme a inventés sont
destinés à tromper le besoin d'agir ou le besoin d'aimer, à
éluder la loi du travail ou la loi de l'amour, deux choses
qui remplacent tout dans la vie, et que rien ne remplace.
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   Plus on se sent faible, plus notre existence devient pré-
caire et incertaine, et plus on voudrait laisser un souvenir
doux et aimable à ceux que l'on a croisés sur le chemin de
la vie. A ce point de vue la souffrance améliore, mais à
bien d'autres elle pervertit.