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                             MERCRUY                    3 13

notamment par les constitutions provinciales; tout citoyen,
pourvu qu'il fût dévoué à Rome et à Auguste, pouvait
briguer les emplois et les fonctions publiques.
   Il faut l'avouer aussi, au moment de la conquête, la
société Gauloise était arrivée à maturité pour la décompo-
sition, TÉglise de l'époque, le Druidisme, fut impuissante à
la sauver, le peuple supportait avec impatience le joug
fermé qui lui était imposé par l'ordre social alors établi.
  Les Druides reconnaissaient un Dieu infini qui gouver-
nait l'univers, des déités inférieures sont tolérées par eux
plutôt que reconnues, mais nulle image et nulle écriture ne
doit reproduire Dieu ni les déités, donc pas de temples,
pas de sculpture, pas de peinture ; pas d'histoire ni de
poésie écrite.
   Dès avant la conquête romaine, quelques noms,
empruntés aux dieux de l'olympe grec, avaient été substi-
tués à ceux de déités primitives des Baalats de la Gaule ;
Mercure avait-il déjà remplacé une de ces déités au sommet
du mont de Mercruy ? C'est probable, mais un fait certain,
c'est que la montagne porta sous la domination romaine, et
longtemps encore, le nom de Mercurio, que le cret et la
campagne environnante sont dénommés aujourd'hui Mer-
cruy, et que cette appellation est la corruption du mot :
Mercurio. Mercure paraît le dieu qui eut les faveurs des
Gaulois, ils lui ont élevé, au sommet du Puy-de-Dôme, un
temple splendide pour lequel Zénodore, sous Néron, a
coulé la statue colossale du dieu, la plus grande œuvre de
statuaire connue jusqu'alors (3).
  Rien n'indique que sur le cret de Mercruy, le christia-
nisme ait substitué son symbole à celui des déités primi-


  (3) Desjardins, tome I, p. 107.