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304 PROMENADE AU SALON face de ses vues delà Suisse, si M. Lortet ne fait pas partie de la fameuse « compagnie » dont parle Tartarin. Cette fois, il s'est arrêté aux bords de l'Izeron (534), et du lac du Bourget (533). C'est du faux Lortet, je ne crains pas de le dire. La nature a, dans M. Balouzet et M. Isembart, deux bons interprètes. Mais le premier la traduit à la façon d'un homme qui se borne à vous donner une impression géné- rale et sommaire, et s'en tient aux grandes lignes. Voyez son étude de Belmont (41) : tout y est en cinq ou six taches. Malheur à vous, si vous ne savez pas rester sur votre appétit, et si vous réclamez les finesses du dessous et les câlineries de l'intimité. M. Isembart est un amoureux, et, comme tel, il cherche à embellir sa maîtresse. Il procède adroitement. Son Avril aux environs de Besançon (458), est un portrait à vous faire aimer ce coin de la Franche-Comté, avec ses lointains profonds et ses verdures fleuries. Nous arrivons aux demi-dieux, et j'en suis bien fâché, j'y rencontre tout d'abord M. Français. Sur ma foi, oui, c'est lui faire encore beaucoup d'honneur, que de mettre au second rang ses Premières Feuilles (362). Il ne nous a jamais gâtés, mais,cette fois, cela tourne à la mystification. Un fabricant qui se respecte, Monsieur Français, ne fait pas de semblables envois, même en province. Signaler les toiles de M. Noirot, de M. Arlin, de M. Roman, de M. Iwil, du trio Lespinasse, Terraire et Perrachio, c'est tout ce qu'on peut décemment faire. Quant aux tableaux de M. Louis Beysson, je me demande tou- jours s'il faut les classer parmi les paysages, ou parmi les natures mortes. Une locomotive peut être un motif aussi intéressant qu'un autre, et le saumon n'est pas un poisson