Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                   PROMENADE AU SALON                     29S
    Yvonne est une bien jolie fille. Si l'on rencontrait beau-
 coup de ses pareilles, il y a quelques cents ans, l'humanité
 n'est pas en progrès. M. Lefebvre l'a douée de mains
 admirables ; pourquoi l'a-t-il affublée d'une perruque ? Car
 ces cheveux sont postiches, ils ne tiennent pas. 11 n'y a que
 des hommes pour s'y tromper.
    Nous nous en tiendrons là. Les autres portraits sont de
 ceux qui n'intéressent que les amis et connaissances,
même quand ils ont obtenu des médailles ou qu'ils s'étalent
 à la cimaise.
    Des médailles ! Il y a tel portrait (682), une tête de
 bois, surgissant d'une draperie blanche, dont l'auteur a
reçu une mention, alors qu'il méritait, l'impertinent, d'être
mis huit jours au pain sec. On me dit qu'il est élève de
l'École des Beaux-Arts, ce jeune inconscient, et qu'il est de
règle, paraît-il, que la Société récompense tous les élèves
exposants... et souscripteurs. Alors, c'est le jury qu'il faut
mettre au pain et à l'eau.
    Passons aux compositions historiques, allégoriques et
anecdotiques.
    La composition n'est pas le fort de l'École lyonnaise
contemporaine. C'est un art qui exige, d'ailleurs, une cer-
taine dose d'instruction générale et une assez longue pra-
tique préalable. En outre, là plus qu'ailleurs, il faut savoir
dessiner : or le dessin, vous savez qu'on le laisse aujourd'hui
aux « pompiers ».
    A tout seigneur, tout honneur : notre première station
sera donc pour le Meissonnier. Le plus grand danger de la
peinture allégorique est de friser facilement le ridicule. La
défense de Paris y échappe tout à fait, ce qui n'est pas peu
de chose ; elle a, de plus, la bonne chance d'être restée à
l'état d'ébauche, ce qui permet de crier bien haut que le