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280            LE REGISTRE DE LA MUNICIPALITÉ

« accident. » Les noms des citoyens chargés de la démoli-
tion du clocher sont de ceux qui reviennent le plus souvent
dans les procès-verbaux dressés contre les voleurs des
matériaux de l'abbaye.
   La vente du fer provenant de la démolition du clocher
produit la somme de 888 livres, que l'Administration aban-
donne à la commune pour secours à l'agriculture (3).
   Ses propres exploits n'empêchent pas la municipalité de
continuer à verbaliser contre les particuliers et à se plaindre
de l'inertie de l'Administration du district qui n'exerce
aucune poursuite. Après avoir constaté de nouveaux vols, le
Conseil de la commune déclare que c'est le dernier procès-
verbal qu'il fait de ce genre, puisque tous les autres sont
restés sans effet. Il se reconnaît sans moyen d'empêcher
les vols et les dégradations. Il regrette que les bâtiments de
la ci-devant abbaye n'aient pas été vendus dans le principe,
dès que les biens du clergé furent déclarés biens nationaux ;
il prévoit, pour peu que l'on ne tarde à les vendre, que
bientôt il ne restera plus que les murs.
   Ces prévisions n'étaient que trop fondées. Les dévasta-
tions continuent avec plus de fureur que jamais. L'on abat
les toits. Les démolisseurs se contentent de répondre aux
objurgations qui leur sont faites, qu'ils continueront. Ils
sont dans l'intime persuasion qu'il ne leur mésarrivera pas,
et ils le disent même tout haut (4).
   Si bien que le 14 nivôse, an III, le maire et les officiers
municipaux, tout en gémissant des méfaits qui se com-
mettent nuit et jour dans les bâtiments de l'abbaye, croient


  (3) Délib. du 30 pluv., an III.
  (4) Délib. du 22 nivôse, an III.