Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
258                     UN I-riSODE LYONNAIS

que pour ceindre la tiare, sous le nom de Félix V. Il est
permis de croire qu'au moment où il se retirait du monde,
le futur pape fit un retour sur lui-même et que sa cons-
cience lui reprocha le rôle louche et peu désintéressé qu'il
avait joué dans les démêlés du prince d'Orange avec la
ville de Lyon.
   Toujours est-il qu'il se décida, contrairement à l'opinion
qu'il avait émise six ans auparavant, à ne plus nier que
Grôlée avait été dans son droit en enlevant jadis quatre
coursiers au prince d'Orange. Et c'est comme « bien pris
et de bonne guerre » que « lesdits » chevaulx — qui
avaient eu, paraît-il, la complaisance de vivre jusque- là —
furent restitués à leur maître (33).
   Officiellement publiée à Lyon le 13 janvier 1435 par les
soins du successeur de Grôlée, messirc Théodore de Val-


fut le duc Louis son fils, se retira en un merveilleux ermitage et soli-
tude, nommé Ripaille, sur le lac de Genève auprès la ville de Tonon,
avec douze de ses plus féables chevaliers, délibérés d'user le surplus de
leur vie en même austérité, macération de corps, pénitence et vie con-
templative que le duc leur maître et seigneur. Ainsi firent plusieurs
années, faisant vie plus ipgélique qu'humaine en ce lieu estrange où il
n'y fréquentait ni bestes ni gens et n'y bruyaient que hymnes, pleurs
et prières à la façon des saints Pères de la Thébaiïle. » Paradin. Chro-
niques de Savoie.
   (33) Registres consulaires. Séance du 30 octobre 1434. « Ils ont reçu
une lettre du Conseil résidant avec Mgr le comte de Genève par
laquelle il signifie que Mgr de Savoie — attendu qu'il s'est rendu en
son oratoire à Ripaille — ne se veut plus mcsler de faire aucune ordon-
nance touchant les coursiers que M. le bailli prit en Dauphiné contre
le prince d'Orange, lesquels coursiers mondit seigneur de Savoie a
rendu audit prince d'Orange, dont M. le bailli pourmit que mondit sei-
gneur de Savoie les lui fit restituer comme bien pris et de bonne
guerre. »