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DR ÃA HN DE LA GUERRE DE CENT ANS
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Pergue, la nouvelle de la paix d'Arras fut l'occasion, parmi
nos pères, de réjouissances extraordinaires. Pendant deux
jours toute la cité fut en fête. Devant l'église de Saint-Jean,
aux Jacobins, des « chafauts de bois » avaient été dressés
pour « les personnages » que des comédiens improvisés
« firent et jouèrent sur le fait de la paix. » Ces représenta-
tions foraines sont l'une des premières manifestations de
l'art dramatique en notre ville (34).
Après quoi, les Lyonnais se ressouvinrent de l'homme
dontl'épée avait été, en de longs jours d'épreuve, la sauve-
garde de leur cité, et le grand cœur le soutien de leur
patriotisme. Un service religieux, pour le repos de l'âme
du regretté bailli Humbert, fut célébré en grande pompe le
18 mars 1435, dans l'église des Cordeliers, où il avait été
inhumé à côté de ses ancêtres. La vaste nef avait peine Ã
contenir la foule qui se pressait à cette cérémonie. Mes-
sieurs les Conseillers y assistaient en corps. Et autour du
catafalque, brûlaient « douze torches aux armes de la ville »,
qu'ils y avaient fait mettre comme marque de la reconnais-
sance de la cité envers le défunt, « attendu », dit leur
délibération, « le notable gouvernement qu'a eu ledit bailli
au fait de cette ville, en son vivant (35)*-»
(34) Registres consulaires, 13 et 20 janvier 1133... « commandé Ã
Pierre Gontier qu'il face faire les chafauds de bois qui seront nécessaires
à faire et joyer les personnages qui se doivent faire dimanche et lundy
prochain en cette ville sur le fait de ladite paix tant devant Saint-Jean
comme ailleurs... L'on aidera des deniers communs aux compagnons
qui veulent faire, dimanche qui vient, les personnages aux Jacopins de
la somme de 10 livres t. à faire leurs chafauts. »
(33) Registres consulaires. Séance du 17 mars 1,133.