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DE LA }'IN' DE LA GUERRE DE CENT ANS 2}<) ces deux hommes ; il ne pouvait être en de meilleures mains. Un grand conseil de défense, si j'en crois Paradin, fut tenu à Lyon par eux avec les magistrats de la cité. Bien que le Roi « fût pour lors tant embesogné contre les Anglais et le duc Philippe, qu'on n'avait ni ordre ni secours à espérer de lui », on décida héroïquement qu'on « ferait tête » au prince d'Orange et qu'on « sauverait le Dauphiné pour la couronne de France. » La ville fit un grand effort. Sous les ordres des Chaponay, des Guerrier, des Julien des de Villeneuve, des Pompierre, qui étaient les chefs, après Grôlée, des milices urbaines, quinze à seize cents « compagnons, gens d'élite et de choix », c'est-à -dire tous ceux de la cité qui étaient aptes à combattre, furent armés aux frais de la ville et « se mirent aux champs pour le service du Roy (5)- » La situation n'eût pas été désespérée si le Dauphiné avait pu fournir le même contingent. Malheureusement la che- valerie de cette province n'avait pas encore eu le temps de se relever des pertes énormes qu'elle avait subies sur les champs de bataille de Verneuil et d'Orléans. Raoul de Gaucourt n'avait auprès de lui qu'une poignée de gen- tilshommes. Quels que fussent le bon esprit de leur petite troupe et leur propre hardiesse, nos deux capitaines ne pouvaient oser affronter, avec les forces par trop insuffisantes dont ils disposaient, cette brillante armée de seigneurs qui, rassem- blés à quelques lieues de Lyon, semblaient n'attendre qu'un signe de leur chef pour mettre tout le pays sous sa domi- nation. (5) Paradin. Hisl. de Lyon, p. 248.