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l68           LE REGISTRE DE LA MUNICIPALITÉ

les portes, se sont ouverts d'autres passages en enlevant
toutes les fenêtres. Ils ont ainsi renversé et brisé les autels ;
les saints aussi ont été renversés et brisés et les tableaux
déchirés. — Que les administrateurs n'objectent pas non
plus à la municipalité qu'elle devrait requérir la garde
nationale pour s'opposer à tant de déprédations scanda-
leuses. Les malfaiteurs, ou du moins presque tous, sont eux-
mêmes dans la garde nationale et les autres citoyens ne se
compromettraient-ils pas en allant contre des gens munis
de leviers, de marteaux et de tenailles, outils nécessaires
pour leurs expéditions. Dira-t-on qu'en cas de menace et
de résistance de la part de ces malfaiteurs, la municipalité
devrait ordonner à la garde -nationale d'user de rigueur. La
municipalité est instruite que de tels ordres resteraient sans
exécution par la répugnance bien naturelle des citoyens à
sévir contre leurs compatriotes. Ne sait-on pas que ces
sortes de gens en imposent parfois à la gendarmerie natio-
nale, à qui la surveillance du repos public est confiée ?
   « Après ces détails sur les délits commis dans les maisons
appartenant à la nation et qui même sont exercés jusque dans
le sanctuaire d'une église, qu'il nous soit permis de nous
plaindre des vexations qu'un grand nombre de propriétaires
et de grangers de cette paroisse éprouvent des malfaiteurs qui
y résident et qui ont tellement contracté l'habitude des vols
dans les biens nationaux qu'ils ne respectent plus les
récoltes des particuliers. La plupart des cultivateurs s'en
trouvent fréquemment privés, au moins d'une partie. Le
prix de leurs sueurs leur est ravi. Par là des familles entières
se trouvent à la gêne pendant toute l'année, et la percep-
tion des impositions devient difficile et pénible. Desdits
mentionnés dans cet écrit, nous en dressons procès-verbal
et arrêtons que copie en sera donnée aux citoyens adminis-
trateurs du district de la Campagne de Lyon. »