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430 L'ÉGLISE DE SAINT-PIERRE-DE-CHAMPAGNE on voit des arcs trilobés irréguliers, dont le lobe supérieur est d'un diamètre plus grand que celui des inférieurs : les trèfles de la crypte ont même pour lobes inférieurs des quarts de cercle; dans les tribunes de la seconde, les trèfles sont rehaussés et par conséquent non inscrits dans un demi-cercle. Enfin ceux que l'on remarque, tant sur la façade que sur le clocher de Notre-Dame du Puy, offrent tous différentes irrégularités de même nature. Comme complément de cette observation, disons encore qu'au clocher de Saint-Pierre de Vienne et dans les diffé- rentes églises que nous venons de citer, les colonnes sont élancées et dans des proportions à peu près normales avec leur diamètre, que les chapiteaux [sont plus ouvragés que ceux des tribunes dont nous parlons, bien qu'ils aient avec eux une certaine analogie. Mais revenons à l'église qui nous occupe. L'arc trilobé que nous remarquons aussi dans le mur transversal, qui sert d'appui à la troisième et à la quatrième coupole, est encore plus caractérisé : chaque lobe présente une disposition contraire à celle que l'on remarque dans le trèfle d'une carte à jouer et se compose d'un demi- cintre outrepassé, dont les branches vont en s'évasant. L'arc est composé de trois demi-circonférences, séparées les unes des autres par des voussoirs taillés en biseau. On remar- quera cependant qu'il est symétriquement calculé et qu'il offre la même particularité que celui des tribunes, d'être aussi la moitié d'une rosace à six lobes. Dès lors, ne nous est-il pas permis de croire que nous sommes en présence d'une des premières manifestations de l'arc trilobé dans le style roman ? Et parce que d'excellents auteurs ne signalent l'apparition du trèfle qu'au xu e siècle, faudra-t-il en conclure que l'église de Champagne n'a été