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L'ÉGLISE DE SAINT-PIERRE-DE-CHAMPAGNE 333 première moitié du xie siècle, qu'il faut faire remonter l'origine de ce monument. Parmi les ouvrages écrits sur ce sujet, nous citerons : i° La notice faite en 1822 par M. Henri Magnard, de Saint- Sorlin (Drôme), publiée dans les Mémoires historiques sur le Vivarais, par M. J.-A. Poncer, tome IV, page 54 a 71 ; 2° une moins importante, publiée en 1842, par M. A. du Boys, dans son Album du Vivarais, et enfin 30 celle pu- bliée en 1848, par M. Ovide de Valgorge, dans ses Souve- nirs de VArdèche, tome I, page 61. La notice de M. Magnard fait remonter Saint-Pierre de Champagne au xme siècle. Celle de M. Ovide de Valgorge au xiie, et celle de M. A. du Boys au Xe ou au xie siècle. C'est à cette dernière opinion que nous nous rangeons, estimant qu'elle est absolument confirmée, comme nous le verrons plus tard, par les observations archéologiques. Cette église pourrait même, à la rigueur, avoir été com- mencée pendant le temps que les comtes d'Albon passèrent retirés dans cette dernière ville sur la fin du xe siècle. Qu'ils en soient ou non les fondateurs, il nous paraît plus vraisemblable que son édification correspond à peu d'an- nées près, à l'époque de la donation de Rodolphe III à Burchard, archevêque de Vienne. C'est, en effet, au commencement du xie siècle, que remonte le plus grand nombre de nos églises romanes. Il y eut, comme on le sait, après l'an 1000, une sorte d'en- traînement, d'enthousiasme à reconstruire les monastères ruinés et à en édifier de nouveaux, pour lesquels le zèle religieux semble avoir épuisé toutes les ressources de l'art contemporain. Dès lors, quoi de plus vraisemblable qu'il y ait eu à Champagne une église antérieure qui, totalement ruinée, dût faire place à l'église actuelle dont la construc-