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                      SUR LA MUSIQUE                     147

 est un instrument à sons déterminés pouvant entrer dans
 l'harmonie, leur emploi étant justifié par le poème, il serait
dangereux de s'en servir dans un morceau purement instru-
 mental. Ignace Pleyel les avait introduites dans une sym-
 phonie et le résultat ne repondit pas à son attente. Le
domaine de la musique, en dehors du théâtre, est purement
idéal, tout ce qui peut troubler cet idéal pour reporter l'es-
prit sur des choses positives, nuit à l'effet et à la poésie
qu'elle représente plus que les autres branches de l'art. Car
la musique n'a pas pour point de départ la représentation
d'une forme, embellie ou enlaidie, mais forme. Elle vit par
elle-même, c'est une faculté révélée à l'homme comme le
langage, et c'est faire fausse route que chercher son origine
dans les objets extérieurs. Le vent n'est pas de la musique,
le cri des animaux encore moins, pas plus que le grince-
ment d'une scie ou d'une machine rouillée.


                              L . MOREL DE VOLEINE.